La direction de l’économie de la CIREST a réuni ce matin un vaste comité de pilotage rassemblant officiels, chefs d’entreprises, acteurs économiques et élus. L’objectif de cette rencontre : dresser le bilan 2024, évaluer les actions déjà menées et partager les perspectives pour les prochaines années.

Un bilan 2024 marqué par des réalisations structurantes
Lors de la séance, Tabatha Gruson, cheffe de projet Territoires d’Industrie – CIREST, a présenté un état des lieux complet. L’année 2024 a été marquée par une forte dynamique de projets accompagnés, notamment :
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L’appui aux filières industrielles historiques, avec le soutien apporté à la Distillerie Rivière du Mât dans son projet de valorisation du CO₂ biogénique, financé par le Fonds Vert. Cette initiative pionnière permettra de capter et valoriser 2 000 tonnes de CO₂ par an à usage alimentaire, contribuant à la décarbonation du territoire.
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La montée en puissance des énergies renouvelables et des boucles locales d’énergie, avec l’accompagnement d’IXEO pour l’autoconsommation collective via l’installation de panneaux photovoltaïques sur plusieurs établissements scolaires.
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La valorisation des savoir-faire locaux à travers le lancement des Pépites de l’Est, série de portraits vidéo diffusés sur les réseaux sociaux pour promouvoir l’artisanat et l’industrie réunionnaise.
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La mise en réseau des acteurs économiques, avec les Rencontres économiques de l’Est, véritables espaces de dialogue et de coopération.
Au-delà des projets concrets, Tabatha Gruson a insisté sur l’importance des dynamiques territoriales engagées : mutualisation des compétences, meilleure articulation entre les dispositifs de financement et renforcement des synergies entre entreprises et institutions.

Une stratégie territoriale structurée : « CIREST 2030 »
La CIREST a construit une feuille de route ambitieuse, baptisée CIREST 2030, qui fixe les orientations stratégiques du territoire. Elle repose sur cinq piliers :
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Développer une économie locale attractive, innovante et créatrice d’emplois.
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Garantir un cadre de vie harmonieux, respectueux des équilibres urbains et naturels.
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Renforcer les services publics et les solidarités de proximité.
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Préserver durablement la biodiversité et les ressources naturelles.
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Intégrer la transition énergétique et écologique comme principe structurant de l’action publique.
Cette stratégie irrigue l’ensemble des compétences intercommunales : transports urbains, aménagement du territoire, gestion de l’eau et des risques, traitement des déchets et développement économique.
Bruno Vitry : « Repositionner durablement l’Est »
Dans l’entretien accordé à L’Éco Austral, Bruno Vitry, directeur du développement économique et de l’insertion, rappelle que la CIREST dispose d’un plan d’action économique décliné en 35 fiches opérationnelles.
« Notre volonté est claire : repositionner durablement l’Est comme un territoire économique stratégique, résilient et attractif. Cela passe par une stratégie foncière ambitieuse, le déploiement de zones économiques nouvelles comme Beauvallon ou Beaulieu, mais aussi la requalification des zones existantes et l’émergence de solutions innovantes comme les éco-box destinées aux TPE. »
Ces éco-box, déjà expérimentées à Saint-Benoît, Bras-Panon, Salazie et La Plaine-des-Palmistes, répondent au besoin pressant de locaux adaptés pour les petites entreprises, tout en favorisant l’essor d’un tissu entrepreneurial de proximité.
Vitry insiste également sur l’importance de soutenir les filières stratégiques identifiées par le programme Territoires d’Industrie : agroalimentaire, numérique, énergie, environnement et logistique. Ces secteurs, moteurs de création d’emplois qualifiés, bénéficient d’un accompagnement prioritaire.
Zones d’activités et transition écologique : des projets innovants
L’extension de la zone d’activités de Paniandy illustre la volonté de conjuguer attractivité économique et durabilité. Ce site de 17 hectares sera la première zone en France à intégrer la Gestion intégrée des eaux pluviales (GIEP) à une telle échelle. En donnant la priorité à l’infiltration des eaux de pluie, le projet réduit l’artificialisation des sols, améliore la résilience hydraulique et optimise les coûts d’aménagement.
En parallèle, de nouvelles zones économiques majeures, comme Beauvallon à Saint-Benoît, sont en préparation pour accueillir une large palette d’activités allant de l’industrie à l’artisanat.
Perspectives 2026 : consolider et accélérer
Le comité de pilotage a également permis de tracer les perspectives pour les deux prochaines années :
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Finaliser l’aménagement et la commercialisation des zones d’activités stratégiques.
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Développer une offre foncière compétitive afin de pallier la pénurie chronique de terrains économiques à La Réunion.
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Renforcer les outils d’ingénierie et d’accompagnement des porteurs de projets.
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Déployer des initiatives exemplaires en matière de transition écologique, en s’appuyant sur les retours d’expérience de Paniandy.
Pour Bruno Vitry, le cap est clair :
« Face aux transitions en cours, la CIREST déploie une stratégie globale qui conjugue planification territoriale, innovation économique et cohésion sociale. Notre ambition est de faire de la solidarité intercommunale un levier de transformation durable et de résilience collective. »
Un territoire en mouvement
Avec 29 % de la surface de l’île et près de 130 000 habitants, l’Est de La Réunion dispose d’un potentiel considérable. Grâce à la mobilisation de ses acteurs, la CIREST entend faire de cette diversité géographique et humaine un atout stratégique pour expérimenter de nouveaux modèles de développement.
Ce comité de pilotage illustre la volonté partagée de bâtir un territoire plus attractif, compétitif et durable, capable de répondre aux défis contemporains et de s’affirmer comme un pôle économique majeur de l’océan Indien.
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